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The Moon is what the Sun Dreams of

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les avis de Cinemasie

3 critiques: 0.33/5

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6 critiques: 0.5/5



Yann K 0.5 ... et Park Chan-wook rêve qu'il est réalisateur.
Ordell Robbie 0 Drame gangstérien nul à tous les étages et puant l'esthétisme 80's
Aurélien 0.5 Fantasme d'un instant
classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement


... et Park Chan-wook rêve qu'il est réalisateur.

Ce film donne de l'espoir à toute personne qui prend une caméra : vous aussi, vous pouvez devenir Park Chan-wook un jour, même si votre premier film montre que, "heuh, t'es gentil mais tu ferais mieux de laisser tomber". Parce que dans The moon is what the sun dreams of, il n'y a que le titre, ce beau titre poétique très alléchant, qui fait du cinéma. Le reste est nul. Il faut préciser que le film n'a plus de copie 35 mm et Paris Cinéma, qui a eu le mérite de monter la première fois la chose en occident, n'a pu projeter qu'une vidéo aux couleurs crades, sombres, et avec la musique qui crachote et sature. The moon is what the sun dreams of nous est apparu comme un nanar vietnamien, mais en fait c'en est un.

Les acteurs sont calamiteux, l'histoire un polar de gare croisé avec un mélo des campagnes et la musique, ah la musique, ces solos de guitare hard rock, de saxos romantique, que c'est beau... Rappelons qu'il a été réalisé en 1992, un an après Le chemin de l'hippodrome de Jang Sun-woo et avant La chanteuse de Pansori de Im Kwon-taek pour situer ou en était le cinéma coréen à l'époque, c'est à dire capable de faire des chef d'oeuvres. On le daterait pourtant au mieux du début des années 80, c'est stylé comme un épisode de Derrick réalisé par Jean-Jacques Beineix en se reposant sur deux idées de couleurs pour toute inspiration. Car les décors, comment dire... là justement le cinéphile en quête d'auteur caché verra peut être la "patte Park Chan-wook". Le gars cherche ici le mauvais goût décoratif qu'il va affûter jusqu'au délire baroque qui reste percutant dans Oldboy, mais s'avère ridicule dans Lady Vengeance. Il tente de copier Kim Ki-young, le maître du baroque coréen, mais qui lui avait un vrai sens particulièrement étudié pour les mélanges de textures malaisantes. Ici, c'est juste beurk.

Les premières minutes, heurtées et vraiment sombres à cause de la copie, font un moment espérer un petit polar fiévreux façon seventies. Mais dès que ça tente de jouer et raconter quelque chose, on rigole, on papote, chouette souvenir de projection nanar à prendre à un degré très élevé. On reste pour guetter, en vain, le moment qui serait beau comme cette envolée lyrique "La lune est ce dont rêve le soleil", la seule chose vraiment à retenir du film.

Après, Park Chan-wook est devenu réalisateur.



07 août 2006
par Yann K




Fantasme d'un instant

C’était la seconde fois que The Moon is what the Sun Dreams of était projeté en Europe. Il y a eu Venise. Il y a eu Paris. Hormis son titre, tout ce que nous savions de ce film, c’est qu’il n’avait pas rencontré le succès et qu’il s’agissait d’une œuvre qualifiée de sombre et de pessimiste.

Le film commence. Il y a un homme. Il y a une femme. Ils regardent l’heure. Montrant une bague, l’homme dit : « Je vais graver 16h12 dessus. Tous les jours à cette heure-ci, tu penseras à moi. »
Des hommes arrivent. Ils se battent. Il fait sombre, presque noir. L’homme s’enfuit, sautant par la fenêtre. La femme ne peut le suivre et prend un coup de couteau au niveau du visage.

C’est ainsi que le spectateur découvre le premier film de Park Chan-wook, par ce générique à l’image sombre et usée, à la musique saturée, par ces images qui ont du mal à s’assembler. Des images dont le montage nerveux laisse imaginer un film sec, un film peut-être agressif, peut-être provocateur, une première œuvre emportée, peut-être animée par la rage d’un réalisateur dont la violence, physique ou morale, infligée à ses personnages est devenue au fil des ans comme une empreinte, presque comme une signature.

Espoirs déçus. Avec un titre aussi attirant, aussi intrigant, à la limite du sensuel, n’était-il pourtant pas légitime de s’attendre à une œuvre peut-être non aboutie - qui ne posséderait pas la maîtrise d’un Sympathy for Mister Vengeance, pas la folie baroque d’un Old Boy, pas la classe extravagante d’un Lady Vengeance - mais qui possèderait un minimum d’originalité, d’impulsivité, d’excès ? Une œuvre qui, traversée par un courant violent, non régulé, poserait de manière libre et irréfléchie les bases des œuvres les plus personnelles du réalisateur ? Visiblement pas. Et les espoirs d’hier paraissent maintenant avoir été de puérils fantasmes.

Car The Moon is what the Sun Dreams of est un film mauvais et ennuyeux, particulièrement ridicule - sans pour autant que cela lui donne jamais un côté éventuellement comique. Au contraire, on s’ennuie beaucoup. Tout d’abord, la réalisation est exécrable : à aucun moment la mise en scène n’est inspirée, la musique, ringarde au possible, est consternante, et les acteurs sont tout simplement effrayants tellement ils sont mauvais. Ensuite, il faut bien dire que l’histoire, en plus de n’avoir strictement aucun intérêt, tire inutilement sur la longueur, avec moult rebondissements aussi vains que ridicules - n’épargnant d’ailleurs au spectateur aucun cliché.

Restent quelques touches d’humour qui, dans la masse énorme de vannes foireuses que contient le film, parviendront peut-être à faire décrocher un sourire au spectateur accablé. Un humour parfois à base de situations grotesques, qui n’est pas sans rappeler certaines répliques des films les plus personnels de l’auteur. Ainsi, le personnage principal, agonisant chez un vétérinaire, lâchera quelques instants avant de mourir : « La vie est parfois cruelle. Moi qui ai eu une vie de chien, mourir ici… »

Mais c’est trop tard, le spectateur lui aussi moribond ne cherche plus qu’une chose : trouver la sortie à tâtons, monter les marches, sortir du cinéma, regarder autour de lui et respirer profondément. Le temps est légèrement venteux mais il y a un beau soleil. Il y a des gens assis au bord de l’eau. Le spectateur longera quelques instants le canal de l’Ourq et rentrera tranquillement chez lui. Et avant même d’arriver au métro, il aura déjà oublié pourquoi la lune est ce dont rêvait le soleil.



19 août 2006
par Aurélien


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